vendredi 8 juillet 2022

Le voyage de Tim

La famille de Tim 
Woefkesranch
 
Le grand voyage
Ce matin, Tim saute partout : il veut que je vous raconte son voyage. Ele m’a expliqué qu’il était né en Belgique. Elle m’a montré où c’est, tout en haut vers le Nord. Le Nord, c’est quand il y a des nuages et ça commence à Gourdon. Je sais où est Gourdon. Mais Tim, il vient de bien plus loin. Ele a mis la carte en photo pour que vous voyiez bien. Il a fait mille kilomètres pour venir vivre avec nous. C’est un grand voyage…

Il est né dans une grande ferme où il y a plein de chiens. Il dit que là-bas, les gens parlent avec des mots qui craquent et que tout est très bien nettoyé. Depuis le départ de ses frères et soeurs, il était tout seul dans un petit parc, il était un peu triste parce que le monsieur qui le voulait pour ami n’est jamais venu le chercher. C’est Ele qui est venue, elle a tendu la main vers lui et il a su tout de suite que Ele, c’était elle son amie. Il a léché ses doigts et puis tout s’est passé très vite, ils sont partis ensemble.

Au début, il a fait comme moi, il a été un peu malade et il a pleuré aussi parce que tout était bien inquiétant, je connais ça. C’est un moment difficile, mais c’est aussi initiatique. Il ne comprend pas encore bien ce mot, il a quatre mois, il est encore petit, je dois lui expliquer. Moi, c’est Grouillette qui me l’a expliqué. Chaque chose qui se passe dans notre vie nous rend plus vivant et plus sage. Ça nous ouvre un nouveau chemin. Le chemin maintenant, c’est d’être amis avec Ele.    

Ensuite c’était un peu le soir. Ele est allée dans un endroit où l’herbe était toute douce et verte, il y avait des pommes sur un petit arbre et un grand pré où on pouvait courir. Ele a construit une petite maison en tissu, et elle a mis dedans le son coussin et celui de Tim. Et puis ils ont joué ensemble, et ils ont dormi dans la niche en tissu. Tim m’a raconté qu’il ne faut ni tirer sur les ficelles ni jouer avec les petites pendeloques, mais la nuit, il est venu sur le coussin d’Ele pour se blottir bien au chaud pendant qu’elle dormait. 
Je voudrais bien dormir aussi comme ça, pendant un grand voyage… mais je suis trop malade en voiture alors on ira à pied et on dormira dans les bois tous ensemble cet été. Ele me l’a promis parce qu’elle a vu que j’étais un peu triste.
                             

                              Tim m’a dit aussi qu’ils se sont arrêtés souvent sur des grandes places pleines de monde pour se rafraîchir, il a vu plein de gens très gentils qui lui ont fait des câlins, il a joué à renverser son bol d’eau chaque fois, (il aime beaucoup patauger dans l’eau, il fait ça même dans la cuisine), et il s’est occupé avec mon mouton jouet et une boîte de gâteau quand il ne dormait pas. Ils ont mangé dans un champ plein de bonnes odeurs sucrées mais, quand même, il en avait assez, de toute cette route.



Et puis Ele a dit "C’est le parfum de chez nous et tu entends ? Ce sont des cigales", et nous nous sommes rencontrés, tous, avec K-ti.
C’est une belle rencontre. Maintenant, nous sommes les trois mousquetaires. (C’est Ele qui dit ça, je ne sais pas qui c’est mais Ele dit qu'elle nous lira Alexandre Dumas cet hiver.)

Oui, cet hiver on sera bien près du poêle, tous les quatre, et cet été, on ira dans les bois ! 
Je vois bien que les humains savent voyager dans ce qu’ils appellent le temps. Je comprends que le temps, c’est le présent à pleins de moments. C’est pour ça que je me souviens de ce qui s’est passé et que je sais prévoir à l’avance l’heure de notre repas.
Parce que tous les présents sont là en même temps dans ma tête, mais dans l’ordre. Et je sais que quand Ele part, elle revient.   

Il faudra que j’explique ça à Tim.


 

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